DISCOURS DU PREMIER MINISTRE LORS DU FORUM MULTILATERAL SUR LES POLITIQUES INDUSTRIELLES 2024 A RIYAD, ROYAUME D’ARABIE SAOUDITE

Monsieur le Directeur gĂ©nĂ©ral de l’ONUDI,
Mesdames et Messieurs les Ministres,

Chers partenaires internationaux
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un grand honneur de vous transmettre les salutations d’amitiĂ© et de fraternitĂ© du peuple de GuinĂ©e et de son PrĂ©sident, le GĂ©nĂ©ral de Corps d’ArmĂ©e Mamadi DOUMBOUYA.

Mon pays, la RĂ©publique de GuinĂ©e, connue pour ses fabuleuses richesses miniĂšres et Ă©nergĂ©tiques Ă  l’état naturel est heureuse de prendre part Ă  cette 2e Ă©dition du Forum MultilatĂ©ral sur les Politiques Industrielles.

Ce forum se tient Ă  un moment oĂč notre pays a changĂ© de vision stratĂ©gique dans son processus de dĂ©veloppement et lancĂ© un nouveau cycle de croissance et de prospĂ©ritĂ© basĂ© sur l’Industrialisation. Notre Ă©conomie a toujours Ă©tĂ© assujettie Ă  l’extraction miniĂšre Ă  outrance avec une trĂšs faible valeur ajoutĂ©e.

De nos jours, plus de 100 millions de tonnes de bauxite sont annuellement exportĂ©es par des multinationales contre moins de 600 tonnes d’alumine produites sur place.  Il s’agit d’une Ă©conomie de rente, Ă  laquelle nous avons dĂ©cidĂ© de tourner dos. Nous voulons une transformation industrielle de nos ressources agricoles et miniĂšres en GuinĂ©e avec des partenaires fiables. Dans cette perspective, je voudrais saluer le groupe français AltĂ©o et d’autres qui ont favorablement rĂ©pondu Ă  l’appel du PrĂ©sident Mamdi Doumbouya.

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

Il y a un an, nous avons adoptĂ© une nouvelle politique de promotion industrielle trĂšs attractive et favorable Ă  l’investissement privĂ©. Aussi, Il y a quelques semaines, avec le dĂ©veloppement heureux du projet de fer Simandou, nous en avons fait notre ambition industrielle et de dĂ©veloppement intĂ©gré : La Vision Simandou 2040 est nĂ©e.

Cette Vision Simandou 2040 vise à faire de ce projet, un moteur de développement industriel durable, intégrant les leçons tirées des conflits et des crises économiques mondiales. Elle sera la force motrice de la transformation économique durable pour assurer en priorité, notamment :

  • La transformation locale des matiĂšres premiĂšres : Elle permettra de gĂ©nĂ©rer des emplois de qualitĂ© pour notre jeunesse en vue de rĂ©duire notre dĂ©pendance aux marchĂ©s volatils ;
  • Le dĂ©veloppement des infrastructures : IntĂ©ressera les Chemins de fer, ports et centrales de production d’énergie verte, Ă  l’effet de booster l’industrialisation surtout dans le secteur de l’agro-industrie, pour un dĂ©veloppement socio Ă©conomique partagĂ©.
  • Une transition Ă©nergĂ©tique verte : Nous mettons un accent particulier sur l’utilisation d’Ă©nergies renouvelables afin d’alimenter nos industries.                                Le dĂ©veloppement de l’hydroĂ©lectricitĂ© et de l’hydrogĂšne vert est au cƓur de notre stratĂ©gie pour rĂ©duire l’empreinte carbone et bĂątir une Ă©conomie durable, rĂ©siliente et contribuer aux efforts globaux de lutte contre le changement climatique.
  • Une intĂ©gration rĂ©ussie dans la ZLECAF : Tout en exploitant les opportunitĂ©s du marchĂ© commun africain, nous entendons crĂ©er des chaĂźnes de valeur rĂ©gionales pour promouvoir le commerce intra-africain.

La RĂ©publique de GuinĂ©e, placĂ©e Ă  la façade atlantique du continent, reste en effet, une formidable porte d’entrĂ©e vers le vaste marchĂ© africain.

AprĂšs le sommet de l’Avenir, une nouvelle Ăšre s’ouvre au monde. Les Etats et sociĂ©tĂ©s d’intĂ©rĂȘts privĂ©s se doivent de saisir les opportunitĂ©s que le multilatĂ©ralisme nous offre. Mon pays, engagĂ© depuis trois ans dans une approche de refondation sur la base de l’inclusion sociale et de l’égalitĂ© des chances, vous invite Ă  un vĂ©ritable partenariat dynamique industrielle.

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

Nous sommes venus ici avec l’espoir que ce forum permettra :

D’avoir des Ă©changes fructueux sur la maniĂšre dont les politiques industrielles peuvent ĂȘtre alignĂ©es Ă  l’objectif 9 des Objectifs du DĂ©veloppement Durable (ODD) des Nations Unies, relatif Ă  l’industrie, Ă  l’innovation et aux infrastructures ainsi que    le Pacte de l’Avenir, tout en tenant compte du contexte actuel marquĂ© par les conflits et l’incertitude Ă©conomique ;

De renforcer les partenariats stratĂ©giques avec d’autres nations, des organisations internationales et le secteur privĂ© pour mobiliser des ressources, soutenir les rĂ©formes et initiatives que nous mettons en place, en insistant sur le transfert de technologies et le dĂ©veloppement du capital humain ;

  • De chercher un soutien technique et financier accru pour nos projets de transition Ă©nergĂ©tique, notamment dans l’exploitation de l’hydrogĂšne vert et des Ă©nergies renouvelables.

La GuinĂ©e est prĂȘte Ă  contribuer de maniĂšre significative Ă  la rĂ©ussite de ce forum, en apportant des solutions concrĂštes et en partageant ses expĂ©riences pour encourager une coopĂ©ration bĂ©nĂ©fique Ă  tous. Cela inclut nĂ©cessairement :

  • Le partage de nos expĂ©riences et de nos rĂ©formes dans le cadre de la Politique Nationale de DĂ©veloppement Industriel (PNDIG), Ă©laborĂ©e en partenariat avec l’ONUDI. Nous avons dĂ©jĂ  pris des mesures pour amĂ©liorer le cadre lĂ©gislatif, renforcer la protection des investissements et encourager la transformation locale de nos ressources naturelles ;
  • L’engagement de la GuinĂ©e dans la coopĂ©ration rĂ©gionale, grĂące Ă  ses ressources et Ă  son positionnement stratĂ©gique en Afrique de l’Ouest, elle joue un rĂŽle clĂ© dans la promotion des chaĂźnes de valeur rĂ©gionales et la mise en Ɠuvre de projets d’infrastructures transfrontaliĂšres ;
  • La promotion de l’inclusivitĂ© dans notre stratĂ©gie industrielle : La GuinĂ©e s’engage Ă  ce que l’industrialisation bĂ©nĂ©ficie Ă  tous les segments de la sociĂ©tĂ©, notamment les femmes, les jeunes et les communautĂ©s rurales. Nous envisageons de mettre en place des programmes de formation professionnelle et de dĂ©veloppement des compĂ©tences pour accompagner cette transformation.

Je tiens Ă©galement Ă  souligner que la GuinĂ©e est fiĂšre de contribuer Ă  ce forum, notamment par notre participation Ă  la Table ronde ministĂ©rielle I, intitulĂ©e « Tirer parti de la politique industrielle pour un impact sur les Objectifs de DĂ©veloppement Durable (ODD) – Perspectives pratiques ». Notre prĂ©sence Ă  cette session reflĂšte notre engagement Ă  favoriser une industrialisation inclusive et durable, tout en prenant une part active aux discussions stratĂ©giques de ce forum.

La GuinĂ©e, sous l’impulsion de notre PrĂ©sident, est par ailleurs au vu de notre position Ă©cologique exceptionnelle Ă  travers les massifs du Fouta Djallon, de Ziama et la biosphĂšre des monts Nimba, nous sommes aussi rĂ©solument engagĂ©s sur la voie d’une croissance industrielle durable. Nous sommes dĂ©terminĂ©s Ă  rĂ©duire l’empreinte carbone de nos industries.  L’industrialisation verte est un impĂ©ratif pour nous, et nous comptons sur la coopĂ©ration internationale pour atteindre ces objectifs ambitieux.

En outre, ce forum est une opportunité unique pour échanger sur les meilleures pratiques et collaborer sur des projets concrets qui contribueront à une transformation positive et durable de nos économies.

Mesdames et Messieurs,

Nous vivons hĂ©las dans un monde oĂč nos volontĂ©s et engagement sont perturbĂ©s par des mutations et crises : la transition Ă©nergĂ©tique, l’évolution technologique rapide, la fragilitĂ© des chaĂźnes d’approvisionnement, les conflits gĂ©opolitiques, les crises sanitaires (Ebola, Covid 19, MPOX), j’en passe.

Ces rĂ©alitĂ©s de notre monde ont leurs rĂ©ponses dans nos actions coordonnĂ©es sur la base de la confiance et de la collaboration Ă©troite. C’est ensemble que nous surmonterons les dĂ©fis globaux, par le biais d’une solidaritĂ© agissante.

L’Europe Ă  titre exemplaire est confrontĂ©e Ă  une crise migratoire sans prĂ©cĂšdent. L’appui Ă  l’industrialisation de l’Afrique pourrait ĂȘtre une piste Ă  prospecter afin d’inverser la courbe migratoire. Leurs consĂ©quences sociales, Ă©conomiques et politiques exigent de nous des rĂ©ponses concertĂ©es et coordonnĂ©es.

Ces enjeux sont cruciaux pour la GuinĂ©e, l’Afrique et les pays en dĂ©veloppement, notamment dans le cadre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF). La rĂ©ussite de la ZLECAF et la rĂ©alisation des Objectifs du DĂ©veloppement Durable (ODD), particuliĂšrement l’ODD 9, dĂ©pendent d’une industrialisation robuste et inclusive, notamment la transition Ă©nergĂ©tique, l’évolution technologique rapide, la numĂ©risation et l’automatisation dans la fabrication et la nĂ©cessitĂ© de renforcer les chaĂźnes d’approvisionnement.

Faire intĂ©grer l’intelligence artificielle est un passage obligĂ© dans une industrialisation complĂšte et constitue un atout majeur pour optimiser la production de façon rapide et efficiente.

Tous ces enjeux sont essentiels pour le dĂ©veloppement Ă©conomique de la GuinĂ©e, de l’Afrique et de l’ensemble des pays en dĂ©veloppement.

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

Pour finir, je voudrais Ă©galement adresser, au nom de la dĂ©lĂ©gation qui m’accompagne, ma profonde gratitude aux hautes autoritĂ©s du Royaume d’Arabie Saoudite, Ă  l’occurrence Sa MajestĂ© le Roi Salmane Ben Abdel Aziz AL SAOUD et Son Altesse Royale, Mohamed Ben Salmane AL SAOUD, Prince HĂ©ritier, Premier Ministre et Chef du Gouvernement, pour leur accueil chaleureux. Aussi, mes remerciements Ă  l’Organisation des Nations Unies pour le DĂ©veloppement Industriel (ONUDI) et le MinistĂšre saoudien de l’industrie qui nous offrent cette plateforme importante de dialogue, tout en jouant un rĂŽle dĂ©terminant dans la promotion de politiques industrielles inclusives et durables Ă  travers le monde.

Nous sommes ici pour apprendre, partager et construire ensemble un avenir meilleur pour nos peuples. La GuinĂ©e est prĂȘte Ă  jouer un rĂŽle actif dans cette dynamique, et nous espĂ©rons que ce forum sera une Ă©tape dĂ©cisive pour faire avancer nos ambitions communes.

Je vous remercie pour votre attention et vous souhaite Ă  toutes et Ă  tous des discussions fructueuses, ainsi que plein succĂšs aux travaux de ce forum.

Que Dieu bĂ©nisse nos efforts et qu’Il nous guide vers des rĂ©sultats concrets pour le bien-ĂȘtre de nos nations respectives et l’humanitĂ©.

Wa salam Aleikoum Warahma Tounlahi Wabarakatouhou

DISCOURS DU PREMIER MINISTRE AMADOU OURY BAH AU LANCEMENT DES TRAVAUX D’ÉLABORATION DE LA CHARTE DU PACTE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

Madame la porte-parole du CNRD, Colonel Aminata Diallo,

Monsieur le Président du CNT,

Monsieur le Ministre de la Fonction publique et du Travail,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les représentants du corps diplomatique et consulaire accrédités en République de Guinée,

Distingués représentants des confessions religieuses,

Monsieur le représentant de la Confédération Générale des Entreprises de Guinée,

Monsieur le Coordinateur général du mouvement syndical guinéen,

Monsieur le Président du CNDS,

Mesdames les facilitatrices,

Monsieur le Président de la Coordination de la communauté Hali Poular,

Mesdames et Messieurs les représentants de la société civile,

Chers amis,

Distingués invités,

Le chemin parcouru a Ă©tĂ© long. Je saisis cette occasion pour rendre hommage Ă  la mĂ©moire des personnalitĂ©s illustres qui se sont battues pour la GuinĂ©e. Parmi elles, nous nous souvenons de l’engagement de figures telles qu’El Hadj Ibrahima Fofana, Mamadou Adiarra, et tant d’autres du mouvement syndical, qui ont contribuĂ© Ă  façonner le dialogue social dans notre pays.

Pendant de nombreuses annĂ©es, la GuinĂ©e a Ă©tĂ© marquĂ©e par un refus systĂ©matique du dialogue, aussi bien sur le plan social que politique. Cette situation nous a conduit de crise en crise, souvent avec des consĂ©quences tragiques. Aujourd’hui, nous tirons les leçons de ces Ă©vĂ©nements douloureux, notamment les bouleversements sociaux de 2007-2008, qui ont dĂ©montrĂ© la capacitĂ© du peuple guinĂ©en Ă  se mobiliser dans la paix et la non-violence.

Dans cette mobilisation, il est important de reconnaĂźtre Ă  sa juste valeur, le rĂŽle fondamental ouĂ© par le mouvement syndical. Le combat a Ă©tĂ© long, rude, mais exemplaire. Il est important que la sociĂ©tĂ© guinĂ©enne valorise ces moments hĂ©roĂŻques oĂč des hommes et des femmes ont sacrifiĂ© leur sĂ©curitĂ© pour permettre Ă  la GuinĂ©e de trouver des voies de sortie de crise.

Je tiens Ă  saluer la vision du PrĂ©sident de la RĂ©publique, Son Excellence le GĂ©nĂ©ral Mamadi Doumbouya, qui, dĂšs son accession au pouvoir le 5 septembre 2021, a lancĂ© les Assises nationales. Ces Assises, qui se sont tenues dans tout le pays et Ă  l’étranger, ont permis de recueillir des recommandations cruciales pour la rĂ©conciliation et la paix sociale. Parmi les 45 recommandations issues de ces travaux, certaines sont dĂ©jĂ  en cours d’exĂ©cution, et je tiens Ă  remercier tous ceux qui y ont contribuĂ©.

Le dialogue inter-guinĂ©en, auquel les facilitatrices ont apportĂ© leur prĂ©cieuse expertise, a permis de crĂ©er un climat d’échanges constructifs, mĂȘme si des divergences subsistent. Le vĂ©ritable esprit du dialogue consiste Ă  accepter le compromis et la flexibilitĂ©, en prenant en compte les revendications de chacun pour parvenir Ă  un consensus dans la paix.

Le climat de paix et de stabilitĂ© est essentiel pour que nous puissions rĂ©pondre aux besoins sociaux de la population. De nombreuses actions ont Ă©tĂ© entreprises, mais pour qu’il y ait progrĂšs, il est nĂ©cessaire de redistribuer les richesses de maniĂšre Ă©quitable. C’est pourquoi, sous l’impulsion du PrĂ©sident de la RĂ©publique, nous avons ƓuvrĂ© Ă  la rĂ©unification du patronat, Ă  la dynamisation de la Chambre de commerce et Ă  l’unitĂ© d’action des syndicats, afin de renforcer le dialogue social et institutionnaliser la concertation.

Le rĂŽle du gouvernement dans ce processus est de gouverner avec rigueur et sĂ©rieux. Nous devons gĂ©rer nos finances publiques de maniĂšre responsable pour assurer la pĂ©rennitĂ© des acquis sociaux, tels que les retraites et l’assurance maladie. Cela implique des rĂ©formes indispensables pour renforcer la rĂ©silience de notre Ă©conomie et garantir une rĂ©partition Ă©quitable des ressources.

La signature de ce Pacte de StabilitĂ© Sociale est un engagement global qui doit permettre Ă  la GuinĂ©e de progresser dans la paix et la sĂ©rĂ©nitĂ©. Ce pacte, soutenu par des institutions fortes et un dialogue permanent, offre une voie vers un avenir prospĂšre oĂč les travailleurs verront leurs droits respectĂ©s et oĂč la politique jouera pleinement son rĂŽle dans une sociĂ©tĂ© rĂ©conciliĂ©e.

DISCOURS DU PREMIER MINISTRE AMADOU OURY BAH À L’OUVERTURE DE L’ATELIER RÉGIONAL SUR LA GOUVERNANCE ET LA DIGITALISATION DE L’ÉTAT CIVIL

Conakry, 15 octobre 2024 –

Monsieur le Conseiller spĂ©cial de Mme la SecrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de l’OIF,

Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,

Mesdames et Messieurs les représentants des institutions nationales et internationales,

Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires techniques et financiers,

Mesdames et Messieurs les hauts cadres de l’administration publique,

Mesdames et Messieurs des médias publics et privés,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs

Chers délégués,

« La bonne gouvernance ne consiste pas simplement Ă  gĂ©rer des institutions, mais Ă  transformer des vies ». C’est dans cet esprit que nous nous rĂ©unissons, convaincus que la modernisation de nos systĂšmes d’Etat civil contribue Ă  la transformation de nos sociĂ©tĂ©s.

Avant de poursuivre, je tiens à préciser que je lis ce message au nom du Président de la République.

DĂšs le dĂ©but de cette transition, nous avons compris, Ă  la lumiĂšre de notre expĂ©rience et de notre histoire, qu’il fallait rompre avec le passĂ©. Ce passĂ© Ă©tait marquĂ© par des systĂšmes Ă©lectoraux qui, Ă  chaque Ă©lection, entraĂźnaient des troubles, des pertes humaines et des occasions manquĂ©es, crĂ©ant un cycle sans fin. C’est pourquoi, dans nos discussions avec les membres de la sociĂ©tĂ© guinĂ©enne et nos partenaires techniques internationaux, nous avons affirmĂ© que la transition de la RĂ©publique de GuinĂ©e doit ĂȘtre fondĂ©e sur des rĂ©formes profondes de l’État.

Dans ce cadre, le PNRAVEC a Ă©tĂ© conçu comme un Ă©lĂ©ment stratĂ©gique permettant de transformer notre systĂšme institutionnel et de crĂ©er une relation directe entre les institutions de l’État et la population, de maniĂšre collective et individuelle. Pour cela, nous avons insistĂ©, en dĂ©pit des pressions, afin que la transition prenne le temps nĂ©cessaire en vue de rĂ©ussir lafondation de l’État guinĂ©en. Une place centrale a ainsi Ă©tĂ© accordĂ©e Ă  la numĂ©risation du fichier d’Etat civil, avec l’attribution d’un numĂ©ro d’identification personnelle Ă  chaque citoyen. Cet acte peut sembler banal pour certains. Toutefois, ce numĂ©ro revĂȘt une valeur symbolique profonde, marquant l’appartenance d’un individu Ă  une communautĂ© nationale au sein d’un territoire prĂ©cis.

Les instabilitĂ©s et les frustrations ressenties par celles et ceux de nos compatriotes, qui se perçoivent comme des citoyens de seconde zone, rĂ©sultent souvent de l’absence d’une relation claire entre l’individu et son pays. Le numĂ©ro d’identification personnelle, inscrit sur l’extrait de naissance, est un pilier fondamental de notre systĂšme Ă©tatique. C’est pourquoi nous avons tenu Ă  ce que le PNRAVEC, malgrĂ© les coĂ»ts et les dĂ©lais, soit l’un des Ă©lĂ©ments fondateurs du processus de retour Ă  l’ordre constitutionnel en RĂ©publique de GuinĂ©e.

Je salue l’approche de l’OIF qui a accompagnĂ© la GuinĂ©e durant cette pĂ©riode tumultueuse, tout en favorisant un esprit convivial et fraternel. Le 24 septembre dernier, la GuinĂ©e a Ă©tĂ© rĂ©intĂ©grĂ©e dans la famille de la Francophonie, grĂące au soutien et Ă  la bĂ©nĂ©diction de tous les membres de l’OIF. Cela montre que nous avons pris la bonne direction.

Je remercie Madame la SecrĂ©taire gĂ©nĂ©rale, ainsi que l’ensemble du personnel de la Francophonie et des États membres, pour avoir ouvert une nouvelle voie de dialogue, prenant en compte de maniĂšre spĂ©cifique les situations propres Ă  chaque État, au lieu de simplement imposer des sanctions pour rupture de l’ordre constitutionnel. Cette approche flexible permet une meilleure gestion des dĂ©fis auxquels les États africains sont confrontĂ©s.

En ce qui concerne la digitalisation du fichier d’Etat civil, nous avons posĂ© les bases de la reconstruction de l’État. Sans un fichier d’état civil fiable et un systĂšme d’identification, toutes les politiques publiques risquent de s’effondrer comme un chĂąteau de sable.

La crĂ©ation de fichiers secondaires nous permettra d’amĂ©liorer la gestion des politiques sociales, en ciblant directement les plus vulnĂ©rables. Les personnes handicapĂ©es seront mieux suivies et intĂ©grĂ©es Ă  travers des rĂ©gimes sociaux adaptĂ©s. Cela s’étendra Ă©galement Ă  la gestion des Ă©lĂšves et Ă©tudiants dans nos Ă©coles, facilitant l’accompagnement des jeunes filles confrontĂ©es Ă  des situations de vulnĂ©rabilitĂ©.

La refondation de l’État repose sur le PNRAVEC et sa digitalisation. Cette rĂ©forme nous offre une meilleure capacitĂ© Ă  gĂ©rer les affaires publiques. Elle contribue Ă  rĂ©soudre les frustrations et les sentiments de dĂ©classement en intĂ©grant chaque individu dans un systĂšme national structurĂ©.

Nous avons pu observer les rĂ©sultats concrets de cette approche lors de la crise du Covid-19, oĂč le gouvernement sĂ©nĂ©galais a su distribuer des allocations Ă  tous ses citoyens Ă  travers le monde. Cette action a renforcĂ© le sentiment d’appartenance nationale et contribuĂ© Ă  la paix et Ă  la stabilitĂ©.

Aujourd’hui, la GuinĂ©e, sous la direction du jeune PrĂ©sident Mamadi Doumbouya, s’engage Ă©galement dans cette voie rĂ©volutionnaire, non pas Ă  travers des slogans, mais en adoptant une stratĂ©gie rĂ©solue pour rĂ©soudre les problĂšmes actuels et prĂ©parer l’avenir.

Je suis heureux de partager cette vision avec mes frĂšres et sƓurs du continent africain. Ensemble, nous devons nous appuyer sur l’intelligence humaine pour trouver des solutions pratiques et renforcer l’unitĂ©, la rĂ©conciliation et la paix. La GuinĂ©e est dĂ©sormais pleinement rĂ©intĂ©grĂ©e dans la Francophonie et entend y apporter sa contribution pour faire de cet espace un lieu d’échange et de partage des meilleures pratiques.

Je souhaite la bienvenue Ă  tous nos invitĂ©s et j’encourage nos Ă©quipes techniques Ă  Ă©changer avec chacun d’entre vous pour tirer profit de vos expĂ©riences dans la digitalisation du fichier d’état civil.

Sur ce, au nom du Chef de l’État, je dĂ©clare ouverts les travaux des comitĂ©s rĂ©gionaux sur la digitalisation du fichier d’état civil, organisĂ©s par l’OIF dans notre pays.

Je vous remercie.

Discours du Premier Ministre, Chef du Gouvernement Ă  l’occasion de la 79Ăšme Session de l’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale Ordinaire des Nations Unies

đ‘đ‘’đ‘€-𝑌𝑜𝑟𝑘 𝑙𝑒 28 𝑠𝑒𝑝𝑡𝑒𝑚𝑏𝑟𝑒 2024

đŒđšđ§đŹđąđžđźđ« đ„đž đ’đžđœđ«đžÌđ­đšđąđ«đž đ†đžÌđ§đžÌđ«đšđ„ 𝐝𝐞 đ„â€™đŽđ«đ đšđ§đąđŹđšđ­đąđšđ§ 𝐝𝐞𝐬 𝐍𝐚𝐭𝐱𝐹𝐧𝐬 𝐔𝐧𝐱𝐞𝐬
đŒđšđ§đŹđąđžđźđ« đ„đž đđ«đžÌđŹđąđđžđ§đ­ 𝐝𝐞 đ„đš đŸ•đŸ—đžÌ€đŠđž 𝐒𝐞𝐬𝐬𝐱𝐹𝐧 𝐝𝐞 đ„â€™đ€đŹđŹđžđŠđ›đ„đžÌđž đ†đžÌđ§đžÌđ«đšđ„đž 𝐝𝐞𝐬 𝐍𝐚𝐭𝐱𝐹𝐧𝐬 𝐔𝐧𝐱𝐞𝐬,
đƒđąđŹđ­đąđ§đ đźđžÌđŹ 𝐂𝐡𝐞𝐟𝐬 đâ€™đ„Ìđ­đšđ­ 𝐞𝐭 𝐝𝐞 đ†đšđźđŻđžđ«đ§đžđŠđžđ§đ­,
𝐌𝐞𝐬𝐝𝐚𝐩𝐞𝐬 𝐞𝐭 đŒđžđŹđŹđąđžđźđ«đŹ đ„đžđŹ đƒđžÌđ„đžÌđ đźđžÌđŹ,

Je me tiens devant vous aujourd’hui, au nom de Son Excellence le GĂ©nĂ©ral de Corps d’ArmĂ©e Mamadi Doumbouya, PrĂ©sident de la RĂ©publique de GuinĂ©e, avec l’honneur et la responsabilitĂ© de reprĂ©senter une nation engagĂ©e dans une refondation historique. Nous sommes ici pour affirmer notre dĂ©termination Ă  redĂ©finir notre avenir, un avenir fondĂ© sur la paix, la justice, et la dignitĂ© pour tous.

 

Nous vous prions de cliquer sur le lien ci-aprĂšs : Â đ‘«đ’Šđ’”đ’„đ’đ’–đ’“đ’” 𝒅u đ‘·đ’“đ’†đ’Žđ’Šđ’†đ’“ 𝑮𝒊𝒏𝒊𝒔𝒕𝒓𝒆, đ’‚Ì€ 𝒍’𝒐𝒄𝒄𝒂𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 79đ’†Ì€đ’Žđ’† đ‘ș𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 đ’â€™đ‘šđ’”đ’”đ’†đ’Žđ’ƒđ’đ’†Ìđ’† đ‘źđ’†Ìđ’đ’†Ìđ’“đ’‚đ’đ’† đ‘¶đ’“đ’…đ’Šđ’đ’‚đ’Šđ’“đ’† 𝒅𝒆𝒔 đ‘”đ’‚đ’•đ’Šđ’đ’đ’” đ‘Œđ’đ’Šđ’†đ’”

 

L’intĂ©gralitĂ© du message du Premier ministre aux agents de la police nationale et de la protection civile sur la question de la sĂ©curitĂ©

CONAKRY 25 AVRIL 2024

Monsieur le ministre de la Sécurité et de la Protection civile ;

Mesdames et messieurs les membres du cabinet ;

Monsieur l’inspecteur gĂ©nĂ©ral des services de police et de protection civile ;

Messieurs les directeurs généraux de la police nationale, des renseignements intérieurs et de la protection civile ;

Mesdames et messieurs les officiers supérieurs, officiers, sous-officiers, hommes de rang

Je vous salue au nom du PrĂ©sident de la RĂ©publique, Chef de l’État, Chef suprĂȘme des armĂ©es, le GĂ©nĂ©ral de corps d’armĂ©e Mamadi DOUBOUYA.

J’ai l’honneur de venir vous prĂ©senter et vous rĂ©itĂ©rer la politique du Gouvernement et du PrĂ©sident de la RĂ©publique en ce qui concerne les questions de sĂ©curitĂ©.

Ces jours-ci, nous avons enregistrĂ© des drames et des tragĂ©dies sur le plan routier, sur le plan des atteintes Ă  la vie de jeunes enfants et sur le plan de la protection civile avec des installations Ă©nergĂ©tiques, extrĂȘmement importantes, incendiĂ©es.

La mission rĂ©galienne de la police, est de protĂ©ger les citoyens. Cette mission qui ne date pas d’aujourd’hui doit ĂȘtre rĂ©itĂ©rĂ©e et rappelĂ©e Ă  chaque instant.

Nous avons dĂ©plorĂ© beaucoup de pertes en vies humaines, notamment des jeunes enfants, durant ces cinq derniĂšres semaines dans le cadre des manifestations. Pourtant, les rĂšgles de maintien d’ordre, que vous ĂȘtes censĂ©s mieux connaĂźtre que moi, doivent ĂȘtre respectĂ©es scrupuleusement.

Le maintien d’ordre ne peut pas se faire avec des armes Ă  feu. A ce titre, je tiens Ă  rappeler que des enquĂȘtes devront ĂȘtre menĂ©es par les services judiciaires. Ces services doivent agir en toute indĂ©pendance pour faire toute la lumiĂšre sur les situations que nous avons enregistrĂ©es durant ces derniĂšres semaines. Le gouvernement ne fera aucune obstruction en ce qui concerne la manifestation de la vĂ©ritĂ© et de la situation de responsabilitĂ© en la matiĂšre. La justice devra et doit s’acquitter de son devoir en toute indĂ©pendance. La police fait son devoir, la justice Ă©galement doit accomplir son devoir : ce sont les piliers de la sĂ©curitĂ© nationale.

La justice ne doit pas attendre des instructions pour effectuer son travail. La police accomplit son travail de maintien d’ordre et de protection des citoyens dans le strict respect des droits. Elle doit toujours avoir pour prioritĂ© des prioritĂ©s la sĂ©curitĂ© de la population. Nous ne pouvons pas enregistrer des bavures et qu’en fin de compte, aucune responsabilitĂ© ne soit situĂ©e.

La premiĂšre rĂšgle de la relation que les populations doivent avoir avec les services de police ou les forces de l’ordre de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, est la confiance : avoir le sentiment de sĂ©curitĂ©, de protection devant un homme ou une femme qui porte l’uniforme.

Les enquĂȘtes dĂ©termineront les noms des personnes et les unitĂ©s qui sont rĂ©guliĂšrement citĂ©es dans des cas de violations de droits. Les responsables hiĂ©rarchiques de ces unitĂ©s doivent assumer leurs responsabilitĂ©s en ce qui concerne leurs obligations hiĂ©rarchiques. L’obligation hiĂ©rarchique veut dire que si des personnes sous votre commandement commettent des bavures, si vous n’agissez pas, vous ĂȘtes dans le cadre d’une complicitĂ© active ou passive. Et la loi et la justice devront s’appliquer.

Je tiens Ă  le dire ici devant tous, femmes et hommes qui portent l’uniforme et qui assument la mission de protection des citoyens, c’est avec le cƓur brisĂ© que je reçois des femmes et des hommes qui viennent me rencontrer pour dire « mon fils a Ă©tĂ© tué » ou que telle et telle chose est arrivĂ©e Ă  mon enfant parce que des Ă©lĂ©ments portant l’uniforme n’ont pas assumĂ© leurs responsabilitĂ©s rĂ©galiennes en la matiĂšre, c’est-Ă -dire d’abord protĂ©ger, protĂ©ger les citoyens.

A Taouyah, le jeune homme est restĂ© une heure sans qu’il y ait aucune assistance pour essayer de le sauver. Ceci est inacceptable. Les unitĂ©s mises en cause devront rĂ©pondre de leur forfaiture devant les structures judiciaires dignement mandatĂ©es.

Nous ne pouvons pas avoir la paix, nous ne pourrons pas avoir la sĂ©curitĂ© si l’insĂ©curitĂ© n’est pas combattue avec vigueur par l’ensemble des corps en qui la nation a beaucoup investi pour assurer la sĂ©curitĂ© de nos compatriotes.

Nous ne pouvons pas organiser l’exercice national pour la rĂ©conciliation nationale, nous ne pouvons pas mettre en exergue au niveau du CNRD la question du rassemblement si des actions qui concernent la protection de nos compatriotes ne sont pas rĂ©alisĂ©es par les services qui doivent assumer ce travail pour le compte de la nation toute entiĂšre. Je tiens Ă  ce que cela soit dit publiquement et que tout le monde fasse le nĂ©cessaire pour que la sĂ©curitĂ© de nos compatriotes soit la prioritĂ© des prioritĂ©s de nous tous. Parce que sans cela, tout ce que nous construirons n’aura pas de pĂ©rennitĂ©. Sans la sĂ©curitĂ©, sans la paix, tout est illusoire.

Mesdames et messieurs, les officiers des services de police et de protection civile, nous ne voulons pas et nous ne souhaitons pas que notre pays, comme une fatalitĂ©, sombre perpĂ©tuellement dans des sĂ©ries de crises. Les crises, il faut qu’on en sorte.

La mission des services de police, est de veiller Ă  ce qu’il y ait la sĂ©curitĂ© pour tous les citoyens et tous ceux qui rĂ©sident en RĂ©publique de GuinĂ©e.

En ce qui concerne la protection civile, il est vrai qu’il y a des lacunes, il y a des faiblesses de moyens, mais il faut fournir des efforts.

Le Gouvernement, quant Ă  lui, fournira des efforts pour que la protection civile soit mieux dotĂ©e, afin qu’elle effectue correctement son travail d’assistance aux personnes dĂ©sespĂ©rĂ©es dans le cadre d’incendies ou dans le cadre des problĂšmes qui peuvent survenir Ă  tout moment. Nous ne souhaitons pas que les citoyens appellent au secours et que les services de la protection civile dont le mandat est de porter secours aux citoyens disent : « nous n’avons pas de carburant », « nous n’avons pas ceci», « nous ne pouvons pas bouger ». Dans ce cas, les services de protection civile, ne peuvent pas assumer leur mission rĂ©galienne. C’est comme si la protection civile n’existait pas. Les faiblesses doivent ĂȘtre relevĂ©es pour qu’elles soient corrigĂ©es le plus rapidement.

En disant cela, je n’oublie pas les efforts et les sacrifices que la protection civile et les forces de l’ordre ont fournis lorsqu’il y a eu la dĂ©flagration du dĂ©pĂŽt de carburant dans la nuit du 17 au 18 dĂ©cembre 2023.

Vous avez assumé avec honneur et avec efficacité une mission essentielle qui a pu limiter les dégùts. Bravo, et la nation vous sera reconnaissante pour vos efforts et votre esprit de sacrifice. Ces efforts et ces sacrifices qui ont été consentis ne doivent pas nous amener à fermer les yeux sur les faiblesses et sur les lacunes que nous avons et que les autres compatriotes constatent.

Hier, entre Macenta et GuĂ©ckĂ©dou, il y a eu un accident. « Une crevaison plonge un camion dans le ravin ». Pour le moment, on nous dit que 16 morts ont Ă©tĂ© dĂ©nombrĂ©s. La nature de cet accident tragique indique qu’il y a des dĂ©faillances Ă  tous les niveaux de la chaĂźne.

DĂ©faillance au niveau du contrĂŽle technique, dĂ©faillance au niveau de la surveillance du trajet public pour s’assurer que les vĂ©hicules qui circulent, remplissent les conditionnalitĂ©s pour prendre des dizaines et des dizaines de personnes qu’on entasse dans les camionnettes au pĂ©ril de leur vie. Les services qui doivent s’occuper de ce secteur, que ce soit la police routiĂšre, ou la gendarmerie, doivent assumer en toute connaissance de cause, leur mission : protĂ©ger, sanctionner pour prĂ©venir les lacunes qui ont Ă©tĂ© constatĂ©es. Les dĂ©ficits d’installation de contrĂŽle technique devront ĂȘtre revus le plus rapidement possible pour mettre en sĂ©curitĂ© les usagers de la route. Les risques que nous courons lorsque la sĂ©curitĂ© n’est pas lĂ , sont grands.

Les services de renseignement intĂ©rieur doivent redoubler d’efforts pour dĂ©terminer la nature des risques, pour anticiper, pour prĂ©venir et pour qu’il y ait des mesures correctives et des actions afin d’empĂȘcher que toute vellĂ©itĂ© de dĂ©stabilisation d’une maniĂšre ou d’une autre de notre pays ne puisse rĂ©ussir. C’est la raison pour laquelle, dans une rĂ©gion troublĂ©e, avec des risques multiples, la sĂ©curitĂ© est un Ă©lĂ©ment essentiel qui doit ĂȘtre notre prĂ©occupation Ă  nous tous, ceux qui sont chargĂ©s d’y veiller, ceux qui sont chargĂ©s d’y apporter leur concours et les citoyens de maniĂšre gĂ©nĂ©rale.

Mesdames et Messieurs,

Nous ne souhaitons pas, cette fois-ci encore, que le processus de la transition soit impactĂ© nĂ©gativement par des attitudes qui risquent de discrĂ©diter la cause noble que le CNRD entend mettre en Ɠuvre pour que ce soit une transition apaisĂ©e, concertĂ©e, rĂ©ussie pour que la GuinĂ©e puisse dĂ©coller. Nous avons de sĂ©rieux problĂšmes. Nos faiblesses sont exploitĂ©es par d’autres ou par d’autres intĂ©rĂȘts pour crĂ©er des moyens, crĂ©er des tensions.

GrĂące Ă  Dieu, en ce qui concerne la desserte de d’Ă©lectricitĂ©, des efforts extrĂȘmement importants ont pu ĂȘtre rĂ©alisĂ©s et des amĂ©liorations vont ĂȘtre constatĂ©es Ă  partir d’aujourd’hui. Mais cela veut dire Ă©galement lorsque la GuinĂ©e rĂ©ussit, cela ne veut pas dire que tout le monde est content.  D’autres intĂ©rĂȘts ne veulent pas que la GuinĂ©e se relĂšve.

J’ai dit et j’ai rĂ©pĂ©tĂ© Ă  tout instant que les forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© doivent porter une attention particuliĂšre Ă  toutes les installations stratĂ©giques de la RĂ©publique de GuinĂ©e. Les installations stratĂ©giques changent de nature ce qu’on a nĂ©gligĂ© hier devient un Ă©lĂ©ment important aujourd’hui. Un pylĂŽne est aussi important que toute autre chose. Donc, revisitons la cartographie de ce qu’on peut appeler installations stratĂ©giques qui doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©es, qui doivent ĂȘtre surveillĂ©es.

Je sais que vous ĂȘtes des hommes et des femmes qui aiment leur mĂ©tier, qui s’exposent Ă  tout. Certains y laissent leur vie. C’est le sacerdoce. Notre devoir, comme le devoir de tous ceux qui portent l’uniforme, est de s’oublier lorsque la vie ou les intĂ©rĂȘts des simples citoyens sont en jeu.

Assumons cela avec honneur, fidélité et loyauté vis-à-vis de la République et vis-à-vis des citoyens de la République de Guinée.

C’est l’essentiel du message que je voulais partager avec vous ce matin. Le ministre de la SĂ©curitĂ©, en ce qui le concerne, a reçu depuis avant-hier une lettre explicitant l’essentiel des propos que je viens de tenir. Il en est de mĂȘme pour le ministre de la Justice. Et tous ceux qui sont sous l’autoritĂ© de ces deux entitĂ©s ministĂ©rielles peuvent considĂ©rer que cette lettre, ces orientations les concernent Ă©galement.

Que chacun d’entre nous assume sa responsabilitĂ© rĂ©galienne pour veiller sur les unitĂ©s qui sont sous son commandement pour que celles-ci assument et mĂšnent la politique qui consiste Ă  privilĂ©gier le respect du droit, le respect de la vie et la protection des citoyens de la RĂ©publique GuinĂ©e.

C’est l’essentiel du message au nom du GĂ©nĂ©ral Mamadi Doumbouya, PrĂ©sident de la RĂ©publique, Chef de l’État, commandant en Chef des forces armĂ©es, que je suis venu vous livrer. Merci !