DISCOURS DU PREMIER MINISTRE LORS DU FORUM MULTILATERAL SUR LES POLITIQUES INDUSTRIELLES 2024 A RIYAD, ROYAUME D’ARABIE SAOUDITE

Monsieur le Directeur général de l’ONUDI,
Mesdames et Messieurs les Ministres,

Chers partenaires internationaux
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un grand honneur de vous transmettre les salutations d’amitié et de fraternité du peuple de Guinée et de son Président, le Général de Corps d’Armée Mamadi DOUMBOUYA.

Mon pays, la République de Guinée, connue pour ses fabuleuses richesses minières et énergétiques à l’état naturel est heureuse de prendre part à cette 2e édition du Forum Multilatéral sur les Politiques Industrielles.

Ce forum se tient à un moment où notre pays a changé de vision stratégique dans son processus de développement et lancé un nouveau cycle de croissance et de prospérité basé sur l’Industrialisation. Notre économie a toujours été assujettie à l’extraction minière à outrance avec une très faible valeur ajoutée.

De nos jours, plus de 100 millions de tonnes de bauxite sont annuellement exportées par des multinationales contre moins de 600 tonnes d’alumine produites sur place.  Il s’agit d’une économie de rente, à laquelle nous avons décidé de tourner dos. Nous voulons une transformation industrielle de nos ressources agricoles et minières en Guinée avec des partenaires fiables. Dans cette perspective, je voudrais saluer le groupe français Altéo et d’autres qui ont favorablement répondu à l’appel du Président Mamdi Doumbouya.

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

Il y a un an, nous avons adopté une nouvelle politique de promotion industrielle très attractive et favorable à l’investissement privé. Aussi, Il y a quelques semaines, avec le développement heureux du projet de fer Simandou, nous en avons fait notre ambition industrielle et de développement intégré : La Vision Simandou 2040 est née.

Cette Vision Simandou 2040 vise à faire de ce projet, un moteur de développement industriel durable, intégrant les leçons tirées des conflits et des crises économiques mondiales. Elle sera la force motrice de la transformation économique durable pour assurer en priorité, notamment :

  • La transformation locale des matières premières : Elle permettra de générer des emplois de qualité pour notre jeunesse en vue de réduire notre dépendance aux marchés volatils ;
  • Le développement des infrastructures : Intéressera les Chemins de fer, ports et centrales de production d’énergie verte, à l’effet de booster l’industrialisation surtout dans le secteur de l’agro-industrie, pour un développement socio économique partagé.
  • Une transition énergétique verte : Nous mettons un accent particulier sur l’utilisation d’énergies renouvelables afin d’alimenter nos industries.                                Le développement de l’hydroélectricité et de l’hydrogène vert est au cœur de notre stratégie pour réduire l’empreinte carbone et bâtir une économie durable, résiliente et contribuer aux efforts globaux de lutte contre le changement climatique.
  • Une intégration réussie dans la ZLECAF : Tout en exploitant les opportunités du marché commun africain, nous entendons créer des chaînes de valeur régionales pour promouvoir le commerce intra-africain.

La République de Guinée, placée à la façade atlantique du continent, reste en effet, une formidable porte d’entrée vers le vaste marché africain.

Après le sommet de l’Avenir, une nouvelle ère s’ouvre au monde. Les Etats et sociétés d’intérêts privés se doivent de saisir les opportunités que le multilatéralisme nous offre. Mon pays, engagé depuis trois ans dans une approche de refondation sur la base de l’inclusion sociale et de l’égalité des chances, vous invite à un véritable partenariat dynamique industrielle.

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

Nous sommes venus ici avec l’espoir que ce forum permettra :

D’avoir des échanges fructueux sur la manière dont les politiques industrielles peuvent être alignées à l’objectif 9 des Objectifs du Développement Durable (ODD) des Nations Unies, relatif à l’industrie, à l’innovation et aux infrastructures ainsi que    le Pacte de l’Avenir, tout en tenant compte du contexte actuel marqué par les conflits et l’incertitude économique ;

De renforcer les partenariats stratégiques avec d’autres nations, des organisations internationales et le secteur privé pour mobiliser des ressources, soutenir les réformes et initiatives que nous mettons en place, en insistant sur le transfert de technologies et le développement du capital humain ;

  • De chercher un soutien technique et financier accru pour nos projets de transition énergétique, notamment dans l’exploitation de l’hydrogène vert et des énergies renouvelables.

La Guinée est prête à contribuer de manière significative à la réussite de ce forum, en apportant des solutions concrètes et en partageant ses expériences pour encourager une coopération bénéfique à tous. Cela inclut nécessairement :

  • Le partage de nos expériences et de nos réformes dans le cadre de la Politique Nationale de Développement Industriel (PNDIG), élaborée en partenariat avec l’ONUDI. Nous avons déjà pris des mesures pour améliorer le cadre législatif, renforcer la protection des investissements et encourager la transformation locale de nos ressources naturelles ;
  • L’engagement de la Guinée dans la coopération régionale, grâce à ses ressources et à son positionnement stratégique en Afrique de l’Ouest, elle joue un rôle clé dans la promotion des chaînes de valeur régionales et la mise en œuvre de projets d’infrastructures transfrontalières ;
  • La promotion de l’inclusivité dans notre stratégie industrielle : La Guinée s’engage à ce que l’industrialisation bénéficie à tous les segments de la société, notamment les femmes, les jeunes et les communautés rurales. Nous envisageons de mettre en place des programmes de formation professionnelle et de développement des compétences pour accompagner cette transformation.

Je tiens également à souligner que la Guinée est fière de contribuer à ce forum, notamment par notre participation à la Table ronde ministérielle I, intitulée « Tirer parti de la politique industrielle pour un impact sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) – Perspectives pratiques ». Notre présence à cette session reflète notre engagement à favoriser une industrialisation inclusive et durable, tout en prenant une part active aux discussions stratégiques de ce forum.

La Guinée, sous l’impulsion de notre Président, est par ailleurs au vu de notre position écologique exceptionnelle à travers les massifs du Fouta Djallon, de Ziama et la biosphère des monts Nimba, nous sommes aussi résolument engagés sur la voie d’une croissance industrielle durable. Nous sommes déterminés à réduire l’empreinte carbone de nos industries.  L’industrialisation verte est un impératif pour nous, et nous comptons sur la coopération internationale pour atteindre ces objectifs ambitieux.

En outre, ce forum est une opportunité unique pour échanger sur les meilleures pratiques et collaborer sur des projets concrets qui contribueront à une transformation positive et durable de nos économies.

Mesdames et Messieurs,

Nous vivons hélas dans un monde où nos volontés et engagement sont perturbés par des mutations et crises : la transition énergétique, l’évolution technologique rapide, la fragilité des chaînes d’approvisionnement, les conflits géopolitiques, les crises sanitaires (Ebola, Covid 19, MPOX), j’en passe.

Ces réalités de notre monde ont leurs réponses dans nos actions coordonnées sur la base de la confiance et de la collaboration étroite. C’est ensemble que nous surmonterons les défis globaux, par le biais d’une solidarité agissante.

L’Europe à titre exemplaire est confrontée à une crise migratoire sans précèdent. L’appui à l’industrialisation de l’Afrique pourrait être une piste à prospecter afin d’inverser la courbe migratoire. Leurs conséquences sociales, économiques et politiques exigent de nous des réponses concertées et coordonnées.

Ces enjeux sont cruciaux pour la Guinée, l’Afrique et les pays en développement, notamment dans le cadre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF). La réussite de la ZLECAF et la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD), particulièrement l’ODD 9, dépendent d’une industrialisation robuste et inclusive, notamment la transition énergétique, l’évolution technologique rapide, la numérisation et l’automatisation dans la fabrication et la nécessité de renforcer les chaînes d’approvisionnement.

Faire intégrer l’intelligence artificielle est un passage obligé dans une industrialisation complète et constitue un atout majeur pour optimiser la production de façon rapide et efficiente.

Tous ces enjeux sont essentiels pour le développement économique de la Guinée, de l’Afrique et de l’ensemble des pays en développement.

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

Pour finir, je voudrais également adresser, au nom de la délégation qui m’accompagne, ma profonde gratitude aux hautes autorités du Royaume d’Arabie Saoudite, à l’occurrence Sa Majesté le Roi Salmane Ben Abdel Aziz AL SAOUD et Son Altesse Royale, Mohamed Ben Salmane AL SAOUD, Prince Héritier, Premier Ministre et Chef du Gouvernement, pour leur accueil chaleureux. Aussi, mes remerciements à l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et le Ministère saoudien de l’industrie qui nous offrent cette plateforme importante de dialogue, tout en jouant un rôle déterminant dans la promotion de politiques industrielles inclusives et durables à travers le monde.

Nous sommes ici pour apprendre, partager et construire ensemble un avenir meilleur pour nos peuples. La Guinée est prête à jouer un rôle actif dans cette dynamique, et nous espérons que ce forum sera une étape décisive pour faire avancer nos ambitions communes.

Je vous remercie pour votre attention et vous souhaite à toutes et à tous des discussions fructueuses, ainsi que plein succès aux travaux de ce forum.

Que Dieu bénisse nos efforts et qu’Il nous guide vers des résultats concrets pour le bien-être de nos nations respectives et l’humanité.

Wa salam Aleikoum Warahma Tounlahi Wabarakatouhou

DISCOURS DU PREMIER MINISTRE AMADOU OURY BAH AU LANCEMENT DES TRAVAUX D’ÉLABORATION DE LA CHARTE DU PACTE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

Madame la porte-parole du CNRD, Colonel Aminata Diallo,

Monsieur le Président du CNT,

Monsieur le Ministre de la Fonction publique et du Travail,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les représentants du corps diplomatique et consulaire accrédités en République de Guinée,

Distingués représentants des confessions religieuses,

Monsieur le représentant de la Confédération Générale des Entreprises de Guinée,

Monsieur le Coordinateur général du mouvement syndical guinéen,

Monsieur le Président du CNDS,

Mesdames les facilitatrices,

Monsieur le Président de la Coordination de la communauté Hali Poular,

Mesdames et Messieurs les représentants de la société civile,

Chers amis,

Distingués invités,

Le chemin parcouru a été long. Je saisis cette occasion pour rendre hommage à la mémoire des personnalités illustres qui se sont battues pour la Guinée. Parmi elles, nous nous souvenons de l’engagement de figures telles qu’El Hadj Ibrahima Fofana, Mamadou Adiarra, et tant d’autres du mouvement syndical, qui ont contribué à façonner le dialogue social dans notre pays.

Pendant de nombreuses années, la Guinée a été marquée par un refus systématique du dialogue, aussi bien sur le plan social que politique. Cette situation nous a conduit de crise en crise, souvent avec des conséquences tragiques. Aujourd’hui, nous tirons les leçons de ces événements douloureux, notamment les bouleversements sociaux de 2007-2008, qui ont démontré la capacité du peuple guinéen à se mobiliser dans la paix et la non-violence.

Dans cette mobilisation, il est important de reconnaître à sa juste valeur, le rôle fondamental oué par le mouvement syndical. Le combat a été long, rude, mais exemplaire. Il est important que la société guinéenne valorise ces moments héroïques où des hommes et des femmes ont sacrifié leur sécurité pour permettre à la Guinée de trouver des voies de sortie de crise.

Je tiens à saluer la vision du Président de la République, Son Excellence le Général Mamadi Doumbouya, qui, dès son accession au pouvoir le 5 septembre 2021, a lancé les Assises nationales. Ces Assises, qui se sont tenues dans tout le pays et à l’étranger, ont permis de recueillir des recommandations cruciales pour la réconciliation et la paix sociale. Parmi les 45 recommandations issues de ces travaux, certaines sont déjà en cours d’exécution, et je tiens à remercier tous ceux qui y ont contribué.

Le dialogue inter-guinéen, auquel les facilitatrices ont apporté leur précieuse expertise, a permis de créer un climat d’échanges constructifs, même si des divergences subsistent. Le véritable esprit du dialogue consiste à accepter le compromis et la flexibilité, en prenant en compte les revendications de chacun pour parvenir à un consensus dans la paix.

Le climat de paix et de stabilité est essentiel pour que nous puissions répondre aux besoins sociaux de la population. De nombreuses actions ont été entreprises, mais pour qu’il y ait progrès, il est nécessaire de redistribuer les richesses de manière équitable. C’est pourquoi, sous l’impulsion du Président de la République, nous avons œuvré à la réunification du patronat, à la dynamisation de la Chambre de commerce et à l’unité d’action des syndicats, afin de renforcer le dialogue social et institutionnaliser la concertation.

Le rôle du gouvernement dans ce processus est de gouverner avec rigueur et sérieux. Nous devons gérer nos finances publiques de manière responsable pour assurer la pérennité des acquis sociaux, tels que les retraites et l’assurance maladie. Cela implique des réformes indispensables pour renforcer la résilience de notre économie et garantir une répartition équitable des ressources.

La signature de ce Pacte de Stabilité Sociale est un engagement global qui doit permettre à la Guinée de progresser dans la paix et la sérénité. Ce pacte, soutenu par des institutions fortes et un dialogue permanent, offre une voie vers un avenir prospère où les travailleurs verront leurs droits respectés et où la politique jouera pleinement son rôle dans une société réconciliée.

DISCOURS DU PREMIER MINISTRE AMADOU OURY BAH À L’OUVERTURE DE L’ATELIER RÉGIONAL SUR LA GOUVERNANCE ET LA DIGITALISATION DE L’ÉTAT CIVIL

Conakry, 15 octobre 2024 –

Monsieur le Conseiller spécial de Mme la Secrétaire générale de l’OIF,

Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,

Mesdames et Messieurs les représentants des institutions nationales et internationales,

Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires techniques et financiers,

Mesdames et Messieurs les hauts cadres de l’administration publique,

Mesdames et Messieurs des médias publics et privés,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs

Chers délégués,

« La bonne gouvernance ne consiste pas simplement à gérer des institutions, mais à transformer des vies ». C’est dans cet esprit que nous nous réunissons, convaincus que la modernisation de nos systèmes d’Etat civil contribue à la transformation de nos sociétés.

Avant de poursuivre, je tiens à préciser que je lis ce message au nom du Président de la République.

Dès le début de cette transition, nous avons compris, à la lumière de notre expérience et de notre histoire, qu’il fallait rompre avec le passé. Ce passé était marqué par des systèmes électoraux qui, à chaque élection, entraînaient des troubles, des pertes humaines et des occasions manquées, créant un cycle sans fin. C’est pourquoi, dans nos discussions avec les membres de la société guinéenne et nos partenaires techniques internationaux, nous avons affirmé que la transition de la République de Guinée doit être fondée sur des réformes profondes de l’État.

Dans ce cadre, le PNRAVEC a été conçu comme un élément stratégique permettant de transformer notre système institutionnel et de créer une relation directe entre les institutions de l’État et la population, de manière collective et individuelle. Pour cela, nous avons insisté, en dépit des pressions, afin que la transition prenne le temps nécessaire en vue de réussir lafondation de l’État guinéen. Une place centrale a ainsi été accordée à la numérisation du fichier d’Etat civil, avec l’attribution d’un numéro d’identification personnelle à chaque citoyen. Cet acte peut sembler banal pour certains. Toutefois, ce numéro revêt une valeur symbolique profonde, marquant l’appartenance d’un individu à une communauté nationale au sein d’un territoire précis.

Les instabilités et les frustrations ressenties par celles et ceux de nos compatriotes, qui se perçoivent comme des citoyens de seconde zone, résultent souvent de l’absence d’une relation claire entre l’individu et son pays. Le numéro d’identification personnelle, inscrit sur l’extrait de naissance, est un pilier fondamental de notre système étatique. C’est pourquoi nous avons tenu à ce que le PNRAVEC, malgré les coûts et les délais, soit l’un des éléments fondateurs du processus de retour à l’ordre constitutionnel en République de Guinée.

Je salue l’approche de l’OIF qui a accompagné la Guinée durant cette période tumultueuse, tout en favorisant un esprit convivial et fraternel. Le 24 septembre dernier, la Guinée a été réintégrée dans la famille de la Francophonie, grâce au soutien et à la bénédiction de tous les membres de l’OIF. Cela montre que nous avons pris la bonne direction.

Je remercie Madame la Secrétaire générale, ainsi que l’ensemble du personnel de la Francophonie et des États membres, pour avoir ouvert une nouvelle voie de dialogue, prenant en compte de manière spécifique les situations propres à chaque État, au lieu de simplement imposer des sanctions pour rupture de l’ordre constitutionnel. Cette approche flexible permet une meilleure gestion des défis auxquels les États africains sont confrontés.

En ce qui concerne la digitalisation du fichier d’Etat civil, nous avons posé les bases de la reconstruction de l’État. Sans un fichier d’état civil fiable et un système d’identification, toutes les politiques publiques risquent de s’effondrer comme un château de sable.

La création de fichiers secondaires nous permettra d’améliorer la gestion des politiques sociales, en ciblant directement les plus vulnérables. Les personnes handicapées seront mieux suivies et intégrées à travers des régimes sociaux adaptés. Cela s’étendra également à la gestion des élèves et étudiants dans nos écoles, facilitant l’accompagnement des jeunes filles confrontées à des situations de vulnérabilité.

La refondation de l’État repose sur le PNRAVEC et sa digitalisation. Cette réforme nous offre une meilleure capacité à gérer les affaires publiques. Elle contribue à résoudre les frustrations et les sentiments de déclassement en intégrant chaque individu dans un système national structuré.

Nous avons pu observer les résultats concrets de cette approche lors de la crise du Covid-19, où le gouvernement sénégalais a su distribuer des allocations à tous ses citoyens à travers le monde. Cette action a renforcé le sentiment d’appartenance nationale et contribué à la paix et à la stabilité.

Aujourd’hui, la Guinée, sous la direction du jeune Président Mamadi Doumbouya, s’engage également dans cette voie révolutionnaire, non pas à travers des slogans, mais en adoptant une stratégie résolue pour résoudre les problèmes actuels et préparer l’avenir.

Je suis heureux de partager cette vision avec mes frères et sœurs du continent africain. Ensemble, nous devons nous appuyer sur l’intelligence humaine pour trouver des solutions pratiques et renforcer l’unité, la réconciliation et la paix. La Guinée est désormais pleinement réintégrée dans la Francophonie et entend y apporter sa contribution pour faire de cet espace un lieu d’échange et de partage des meilleures pratiques.

Je souhaite la bienvenue à tous nos invités et j’encourage nos équipes techniques à échanger avec chacun d’entre vous pour tirer profit de vos expériences dans la digitalisation du fichier d’état civil.

Sur ce, au nom du Chef de l’État, je déclare ouverts les travaux des comités régionaux sur la digitalisation du fichier d’état civil, organisés par l’OIF dans notre pays.

Je vous remercie.

Discours du Premier Ministre, Chef du Gouvernement à l’occasion de la 79ème Session de l’Assemblée Générale Ordinaire des Nations Unies

𝑁𝑒𝑤-𝑌𝑜𝑟𝑘 𝑙𝑒 28 𝑠𝑒𝑝𝑡𝑒𝑚𝑏𝑟𝑒 2024

𝐌𝐨𝐧𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐒𝐞𝐜𝐫𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥 𝐝𝐞 𝐥’𝐎𝐫𝐠𝐚𝐧𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐔𝐧𝐢𝐞𝐬
𝐌𝐨𝐧𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝟕𝟗𝐞̀𝐦𝐞 𝐒𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐀𝐬𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐞́𝐞 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐔𝐧𝐢𝐞𝐬,
𝐃𝐢𝐬𝐭𝐢𝐧𝐠𝐮𝐞́𝐬 𝐂𝐡𝐞𝐟𝐬 𝐝’𝐄́𝐭𝐚𝐭 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐆𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭,
𝐌𝐞𝐬𝐝𝐚𝐦𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐌𝐞𝐬𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐃𝐞́𝐥𝐞́𝐠𝐮𝐞́𝐬,

Je me tiens devant vous aujourd’hui, au nom de Son Excellence le Général de Corps d’Armée Mamadi Doumbouya, Président de la République de Guinée, avec l’honneur et la responsabilité de représenter une nation engagée dans une refondation historique. Nous sommes ici pour affirmer notre détermination à redéfinir notre avenir, un avenir fondé sur la paix, la justice, et la dignité pour tous.

 

Nous vous prions de cliquer sur le lien ci-après :  𝑫𝒊𝒔𝒄𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒅u 𝑷𝒓𝒆𝒎𝒊𝒆𝒓 𝑴𝒊𝒏𝒊𝒔𝒕𝒓𝒆, 𝒂̀ 𝒍’𝒐𝒄𝒄𝒂𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 79𝒆̀𝒎𝒆 𝑺𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍’𝑨𝒔𝒔𝒆𝒎𝒃𝒍𝒆́𝒆 𝑮𝒆́𝒏𝒆́𝒓𝒂𝒍𝒆 𝑶𝒓𝒅𝒊𝒏𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝑵𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝑼𝒏𝒊𝒆𝒔

 

L’intégralité du message du Premier ministre aux agents de la police nationale et de la protection civile sur la question de la sécurité

CONAKRY 25 AVRIL 2024

Monsieur le ministre de la Sécurité et de la Protection civile ;

Mesdames et messieurs les membres du cabinet ;

Monsieur l’inspecteur général des services de police et de protection civile ;

Messieurs les directeurs généraux de la police nationale, des renseignements intérieurs et de la protection civile ;

Mesdames et messieurs les officiers supérieurs, officiers, sous-officiers, hommes de rang

Je vous salue au nom du Président de la République, Chef de l’État, Chef suprême des armées, le Général de corps d’armée Mamadi DOUBOUYA.

J’ai l’honneur de venir vous présenter et vous réitérer la politique du Gouvernement et du Président de la République en ce qui concerne les questions de sécurité.

Ces jours-ci, nous avons enregistré des drames et des tragédies sur le plan routier, sur le plan des atteintes à la vie de jeunes enfants et sur le plan de la protection civile avec des installations énergétiques, extrêmement importantes, incendiées.

La mission régalienne de la police, est de protéger les citoyens. Cette mission qui ne date pas d’aujourd’hui doit être réitérée et rappelée à chaque instant.

Nous avons déploré beaucoup de pertes en vies humaines, notamment des jeunes enfants, durant ces cinq dernières semaines dans le cadre des manifestations. Pourtant, les règles de maintien d’ordre, que vous êtes censés mieux connaître que moi, doivent être respectées scrupuleusement.

Le maintien d’ordre ne peut pas se faire avec des armes à feu. A ce titre, je tiens à rappeler que des enquêtes devront être menées par les services judiciaires. Ces services doivent agir en toute indépendance pour faire toute la lumière sur les situations que nous avons enregistrées durant ces dernières semaines. Le gouvernement ne fera aucune obstruction en ce qui concerne la manifestation de la vérité et de la situation de responsabilité en la matière. La justice devra et doit s’acquitter de son devoir en toute indépendance. La police fait son devoir, la justice également doit accomplir son devoir : ce sont les piliers de la sécurité nationale.

La justice ne doit pas attendre des instructions pour effectuer son travail. La police accomplit son travail de maintien d’ordre et de protection des citoyens dans le strict respect des droits. Elle doit toujours avoir pour priorité des priorités la sécurité de la population. Nous ne pouvons pas enregistrer des bavures et qu’en fin de compte, aucune responsabilité ne soit située.

La première règle de la relation que les populations doivent avoir avec les services de police ou les forces de l’ordre de manière générale, est la confiance : avoir le sentiment de sécurité, de protection devant un homme ou une femme qui porte l’uniforme.

Les enquêtes détermineront les noms des personnes et les unités qui sont régulièrement citées dans des cas de violations de droits. Les responsables hiérarchiques de ces unités doivent assumer leurs responsabilités en ce qui concerne leurs obligations hiérarchiques. L’obligation hiérarchique veut dire que si des personnes sous votre commandement commettent des bavures, si vous n’agissez pas, vous êtes dans le cadre d’une complicité active ou passive. Et la loi et la justice devront s’appliquer.

Je tiens à le dire ici devant tous, femmes et hommes qui portent l’uniforme et qui assument la mission de protection des citoyens, c’est avec le cœur brisé que je reçois des femmes et des hommes qui viennent me rencontrer pour dire « mon fils a été tué » ou que telle et telle chose est arrivée à mon enfant parce que des éléments portant l’uniforme n’ont pas assumé leurs responsabilités régaliennes en la matière, c’est-à-dire d’abord protéger, protéger les citoyens.

A Taouyah, le jeune homme est resté une heure sans qu’il y ait aucune assistance pour essayer de le sauver. Ceci est inacceptable. Les unités mises en cause devront répondre de leur forfaiture devant les structures judiciaires dignement mandatées.

Nous ne pouvons pas avoir la paix, nous ne pourrons pas avoir la sécurité si l’insécurité n’est pas combattue avec vigueur par l’ensemble des corps en qui la nation a beaucoup investi pour assurer la sécurité de nos compatriotes.

Nous ne pouvons pas organiser l’exercice national pour la réconciliation nationale, nous ne pouvons pas mettre en exergue au niveau du CNRD la question du rassemblement si des actions qui concernent la protection de nos compatriotes ne sont pas réalisées par les services qui doivent assumer ce travail pour le compte de la nation toute entière. Je tiens à ce que cela soit dit publiquement et que tout le monde fasse le nécessaire pour que la sécurité de nos compatriotes soit la priorité des priorités de nous tous. Parce que sans cela, tout ce que nous construirons n’aura pas de pérennité. Sans la sécurité, sans la paix, tout est illusoire.

Mesdames et messieurs, les officiers des services de police et de protection civile, nous ne voulons pas et nous ne souhaitons pas que notre pays, comme une fatalité, sombre perpétuellement dans des séries de crises. Les crises, il faut qu’on en sorte.

La mission des services de police, est de veiller à ce qu’il y ait la sécurité pour tous les citoyens et tous ceux qui résident en République de Guinée.

En ce qui concerne la protection civile, il est vrai qu’il y a des lacunes, il y a des faiblesses de moyens, mais il faut fournir des efforts.

Le Gouvernement, quant à lui, fournira des efforts pour que la protection civile soit mieux dotée, afin qu’elle effectue correctement son travail d’assistance aux personnes désespérées dans le cadre d’incendies ou dans le cadre des problèmes qui peuvent survenir à tout moment. Nous ne souhaitons pas que les citoyens appellent au secours et que les services de la protection civile dont le mandat est de porter secours aux citoyens disent : « nous n’avons pas de carburant », « nous n’avons pas ceci», « nous ne pouvons pas bouger ». Dans ce cas, les services de protection civile, ne peuvent pas assumer leur mission régalienne. C’est comme si la protection civile n’existait pas. Les faiblesses doivent être relevées pour qu’elles soient corrigées le plus rapidement.

En disant cela, je n’oublie pas les efforts et les sacrifices que la protection civile et les forces de l’ordre ont fournis lorsqu’il y a eu la déflagration du dépôt de carburant dans la nuit du 17 au 18 décembre 2023.

Vous avez assumé avec honneur et avec efficacité une mission essentielle qui a pu limiter les dégâts. Bravo, et la nation vous sera reconnaissante pour vos efforts et votre esprit de sacrifice. Ces efforts et ces sacrifices qui ont été consentis ne doivent pas nous amener à fermer les yeux sur les faiblesses et sur les lacunes que nous avons et que les autres compatriotes constatent.

Hier, entre Macenta et Guéckédou, il y a eu un accident. « Une crevaison plonge un camion dans le ravin ». Pour le moment, on nous dit que 16 morts ont été dénombrés. La nature de cet accident tragique indique qu’il y a des défaillances à tous les niveaux de la chaîne.

Défaillance au niveau du contrôle technique, défaillance au niveau de la surveillance du trajet public pour s’assurer que les véhicules qui circulent, remplissent les conditionnalités pour prendre des dizaines et des dizaines de personnes qu’on entasse dans les camionnettes au péril de leur vie. Les services qui doivent s’occuper de ce secteur, que ce soit la police routière, ou la gendarmerie, doivent assumer en toute connaissance de cause, leur mission : protéger, sanctionner pour prévenir les lacunes qui ont été constatées. Les déficits d’installation de contrôle technique devront être revus le plus rapidement possible pour mettre en sécurité les usagers de la route. Les risques que nous courons lorsque la sécurité n’est pas là, sont grands.

Les services de renseignement intérieur doivent redoubler d’efforts pour déterminer la nature des risques, pour anticiper, pour prévenir et pour qu’il y ait des mesures correctives et des actions afin d’empêcher que toute velléité de déstabilisation d’une manière ou d’une autre de notre pays ne puisse réussir. C’est la raison pour laquelle, dans une région troublée, avec des risques multiples, la sécurité est un élément essentiel qui doit être notre préoccupation à nous tous, ceux qui sont chargés d’y veiller, ceux qui sont chargés d’y apporter leur concours et les citoyens de manière générale.

Mesdames et Messieurs,

Nous ne souhaitons pas, cette fois-ci encore, que le processus de la transition soit impacté négativement par des attitudes qui risquent de discréditer la cause noble que le CNRD entend mettre en œuvre pour que ce soit une transition apaisée, concertée, réussie pour que la Guinée puisse décoller. Nous avons de sérieux problèmes. Nos faiblesses sont exploitées par d’autres ou par d’autres intérêts pour créer des moyens, créer des tensions.

Grâce à Dieu, en ce qui concerne la desserte de d’électricité, des efforts extrêmement importants ont pu être réalisés et des améliorations vont être constatées à partir d’aujourd’hui. Mais cela veut dire également lorsque la Guinée réussit, cela ne veut pas dire que tout le monde est content.  D’autres intérêts ne veulent pas que la Guinée se relève.

J’ai dit et j’ai répété à tout instant que les forces de défense et de sécurité doivent porter une attention particulière à toutes les installations stratégiques de la République de Guinée. Les installations stratégiques changent de nature ce qu’on a négligé hier devient un élément important aujourd’hui. Un pylône est aussi important que toute autre chose. Donc, revisitons la cartographie de ce qu’on peut appeler installations stratégiques qui doivent être protégées, qui doivent être surveillées.

Je sais que vous êtes des hommes et des femmes qui aiment leur métier, qui s’exposent à tout. Certains y laissent leur vie. C’est le sacerdoce. Notre devoir, comme le devoir de tous ceux qui portent l’uniforme, est de s’oublier lorsque la vie ou les intérêts des simples citoyens sont en jeu.

Assumons cela avec honneur, fidélité et loyauté vis-à-vis de la République et vis-à-vis des citoyens de la République de Guinée.

C’est l’essentiel du message que je voulais partager avec vous ce matin. Le ministre de la Sécurité, en ce qui le concerne, a reçu depuis avant-hier une lettre explicitant l’essentiel des propos que je viens de tenir. Il en est de même pour le ministre de la Justice. Et tous ceux qui sont sous l’autorité de ces deux entités ministérielles peuvent considérer que cette lettre, ces orientations les concernent également.

Que chacun d’entre nous assume sa responsabilité régalienne pour veiller sur les unités qui sont sous son commandement pour que celles-ci assument et mènent la politique qui consiste à privilégier le respect du droit, le respect de la vie et la protection des citoyens de la République Guinée.

C’est l’essentiel du message au nom du Général Mamadi Doumbouya, Président de la République, Chef de l’État, commandant en Chef des forces armées, que je suis venu vous livrer. Merci !