Conakry, le 5 mars 2025 – Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, a animĂ© un point de presse au cours duquel il a abordĂ© des sujets dâactualitĂ© nationale.
DĂšs lâentame, il a rappelĂ© que sa prise de fonction sâĂ©tait faite dans un contexte difficile, marquĂ© par lâexplosion dâun dĂ©pĂŽt de carburant, qui a lourdement impactĂ© lâĂ©conomie et les mĂ©nages.
MalgrĂ© des dĂ©fis tels que le manque dâĂ©lectricitĂ© pendant le Ramadan et le CarĂȘme, M. Amadou Oury Bah a saluĂ© la rĂ©silience de la population et notĂ© une amĂ©lioration progressive de la situation.
Le Premier ministre a soulignĂ© que la transition ne consiste pas en une simple transmission du pouvoir, mais vise Ă rĂ©soudre les causes profondes des crises rĂ©currentes. Il plaide pour une approche globale intĂ©grant les dimensions sociales, Ă©conomiques et politiques afin de refonder lâĂtat et garantir une stabilitĂ© durable.
« Pour certains pays, câest possible. Mais pour le nĂŽtre, câest impossible. »
Parlant du fichier Ă©lectoral, il a rappelĂ© que, depuis lâintroduction du multipartisme en GuinĂ©e, cette question est une source de tensions, alimentant les soupçons de fraude et les contestations des rĂ©sultats.
« Pour rĂ©pondre Ă cette problĂ©matique, le gouvernement a dĂ©cidĂ© dâadosser le fichier Ă©lectoral au Programme National de Recensement Administratif (PN-RAVEC). »
Ce programme repose sur un recensement administratif Ă vocation dâĂ©tat civil, visant Ă identifier avec prĂ©cision chaque citoyen et Ă limiter les risques dâirrĂ©gularitĂ©s.
Ăvoquant le respect des droits, le Chef du Gouvernement a exprimĂ© son regret face aux situations oĂč des personnes peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme disparues en RĂ©publique de GuinĂ©e, soulignant que cela dĂ©montre le chemin quâil reste Ă parcourir. Il a confirmĂ© que, sur instruction du PrĂ©sident de la RĂ©publique, tous les actes doivent ĂȘtre encadrĂ©s par lâordre judiciaire afin dâĂ©viter toute dĂ©rive extrajudiciaire compromettant le processus de transition ou ternissant lâimage du pays.
Concernant la disparition de FonikĂ© ManguĂš et de Billo Bah, M. Amadou Oury Bah a affirmĂ© que le Gouvernement et le CNRD nâont aucun intĂ©rĂȘt Ă remettre en cause les avancĂ©es rĂ©alisĂ©es depuis le 5 septembre 2021. Les pratiques du passĂ© doivent ĂȘtre combattues Ă tous les niveaux.
Ă ce titre, il a rappelĂ© que les Ătats nâont plus le monopole de la violation des droits de lâHomme et insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de mener des enquĂȘtes avant toute dĂ©claration.
Par ailleurs, en Ă©voquant le GĂ©nĂ©ral Mamadi Doumbouya, il a affirmĂ© que celui qui a organisĂ© le procĂšs du 28 septembre 2009 ne peut ni encourager ni ĂȘtre associĂ© Ă des dynamiques rappelant ce qui a Ă©tĂ© combattu et jugĂ©.
« Toute la sociĂ©tĂ©, dans le contexte actuel, doit veiller Ă prĂ©server lâordre rĂ©publicain et Ă©viter les manĆuvres du passĂ© en 2025. »
RĂ©pondant aux prĂ©occupations des populations sur son rapport avec le Chef de lâĂtat, il a assurĂ© que leurs logiques et convictions convergent. Pour lui, câest la rencontre de deux personnes dont les chemins se sont retrouvĂ©s.
« Le couple formé par le Président et le Premier ministre est unique. Nous sommes un attelage solide, le socle sur lequel reposera la transformation de ce pays⊠Forts de cette unicité, nous poursuivrons sur cette voie pour mener à bien cette transformation. »
Pour conclure, il a rappelĂ© quâil est du devoir de chaque gouvernant de se confronter rĂ©guliĂšrement aux citoyens. Câest une maniĂšre de communier avec la population et de rĂ©pondre Ă ses questionnements.
Sâadressant Ă la presse, il lâa exhortĂ©e Ă dĂ©velopper un journalisme capable de sâadapter au nouveau contexte. Il a encouragĂ© les journalistes Ă interroger les politiques sur leurs programmes, les actions en cours et les dĂ©fis rencontrĂ©s : « Ne soyez pas dans une vision rĂ©trograde. Faites preuve de responsabilitĂ©. La presse doit jouer son rĂŽle, sinon elle se rend complice de la mĂ©diocritĂ© qui retarde ce pays. »