DISCOURS DU PREMIER MINISTRE AMADOU OURY BAH AU LANCEMENT DES TRAVAUX D’ÉLABORATION DE LA CHARTE DU PACTE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

Madame la porte-parole du CNRD, Colonel Aminata Diallo,

Monsieur le Président du CNT,

Monsieur le Ministre de la Fonction publique et du Travail,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les représentants du corps diplomatique et consulaire accrédités en République de Guinée,

Distingués représentants des confessions religieuses,

Monsieur le représentant de la Confédération Générale des Entreprises de Guinée,

Monsieur le Coordinateur général du mouvement syndical guinéen,

Monsieur le Président du CNDS,

Mesdames les facilitatrices,

Monsieur le Président de la Coordination de la communauté Hali Poular,

Mesdames et Messieurs les représentants de la société civile,

Chers amis,

Distingués invités,

Le chemin parcouru a été long. Je saisis cette occasion pour rendre hommage à la mémoire des personnalités illustres qui se sont battues pour la Guinée. Parmi elles, nous nous souvenons de l’engagement de figures telles qu’El Hadj Ibrahima Fofana, Mamadou Adiarra, et tant d’autres du mouvement syndical, qui ont contribué à façonner le dialogue social dans notre pays.

Pendant de nombreuses années, la Guinée a été marquée par un refus systématique du dialogue, aussi bien sur le plan social que politique. Cette situation nous a conduit de crise en crise, souvent avec des conséquences tragiques. Aujourd’hui, nous tirons les leçons de ces événements douloureux, notamment les bouleversements sociaux de 2007-2008, qui ont démontré la capacité du peuple guinéen à se mobiliser dans la paix et la non-violence.

Dans cette mobilisation, il est important de reconnaître à sa juste valeur, le rôle fondamental oué par le mouvement syndical. Le combat a été long, rude, mais exemplaire. Il est important que la société guinéenne valorise ces moments héroïques où des hommes et des femmes ont sacrifié leur sécurité pour permettre à la Guinée de trouver des voies de sortie de crise.

Je tiens à saluer la vision du Président de la République, Son Excellence le Général Mamadi Doumbouya, qui, dès son accession au pouvoir le 5 septembre 2021, a lancé les Assises nationales. Ces Assises, qui se sont tenues dans tout le pays et à l’étranger, ont permis de recueillir des recommandations cruciales pour la réconciliation et la paix sociale. Parmi les 45 recommandations issues de ces travaux, certaines sont déjà en cours d’exécution, et je tiens à remercier tous ceux qui y ont contribué.

Le dialogue inter-guinéen, auquel les facilitatrices ont apporté leur précieuse expertise, a permis de créer un climat d’échanges constructifs, même si des divergences subsistent. Le véritable esprit du dialogue consiste à accepter le compromis et la flexibilité, en prenant en compte les revendications de chacun pour parvenir à un consensus dans la paix.

Le climat de paix et de stabilité est essentiel pour que nous puissions répondre aux besoins sociaux de la population. De nombreuses actions ont été entreprises, mais pour qu’il y ait progrès, il est nécessaire de redistribuer les richesses de manière équitable. C’est pourquoi, sous l’impulsion du Président de la République, nous avons œuvré à la réunification du patronat, à la dynamisation de la Chambre de commerce et à l’unité d’action des syndicats, afin de renforcer le dialogue social et institutionnaliser la concertation.

Le rôle du gouvernement dans ce processus est de gouverner avec rigueur et sérieux. Nous devons gérer nos finances publiques de manière responsable pour assurer la pérennité des acquis sociaux, tels que les retraites et l’assurance maladie. Cela implique des réformes indispensables pour renforcer la résilience de notre économie et garantir une répartition équitable des ressources.

La signature de ce Pacte de Stabilité Sociale est un engagement global qui doit permettre à la Guinée de progresser dans la paix et la sérénité. Ce pacte, soutenu par des institutions fortes et un dialogue permanent, offre une voie vers un avenir prospère où les travailleurs verront leurs droits respectés et où la politique jouera pleinement son rôle dans une société réconciliée.