L’intĂ©gralitĂ© du message du Premier ministre aux agents de la police nationale et de la protection civile sur la question de la sĂ©curitĂ©

CONAKRY 25 AVRIL 2024

Monsieur le ministre de la Sécurité et de la Protection civile ;

Mesdames et messieurs les membres du cabinet ;

Monsieur l’inspecteur gĂ©nĂ©ral des services de police et de protection civile ;

Messieurs les directeurs généraux de la police nationale, des renseignements intérieurs et de la protection civile ;

Mesdames et messieurs les officiers supérieurs, officiers, sous-officiers, hommes de rang

Je vous salue au nom du PrĂ©sident de la RĂ©publique, Chef de l’État, Chef suprĂȘme des armĂ©es, le GĂ©nĂ©ral de corps d’armĂ©e Mamadi DOUBOUYA.

J’ai l’honneur de venir vous prĂ©senter et vous rĂ©itĂ©rer la politique du Gouvernement et du PrĂ©sident de la RĂ©publique en ce qui concerne les questions de sĂ©curitĂ©.

Ces jours-ci, nous avons enregistrĂ© des drames et des tragĂ©dies sur le plan routier, sur le plan des atteintes Ă  la vie de jeunes enfants et sur le plan de la protection civile avec des installations Ă©nergĂ©tiques, extrĂȘmement importantes, incendiĂ©es.

La mission rĂ©galienne de la police, est de protĂ©ger les citoyens. Cette mission qui ne date pas d’aujourd’hui doit ĂȘtre rĂ©itĂ©rĂ©e et rappelĂ©e Ă  chaque instant.

Nous avons dĂ©plorĂ© beaucoup de pertes en vies humaines, notamment des jeunes enfants, durant ces cinq derniĂšres semaines dans le cadre des manifestations. Pourtant, les rĂšgles de maintien d’ordre, que vous ĂȘtes censĂ©s mieux connaĂźtre que moi, doivent ĂȘtre respectĂ©es scrupuleusement.

Le maintien d’ordre ne peut pas se faire avec des armes Ă  feu. A ce titre, je tiens Ă  rappeler que des enquĂȘtes devront ĂȘtre menĂ©es par les services judiciaires. Ces services doivent agir en toute indĂ©pendance pour faire toute la lumiĂšre sur les situations que nous avons enregistrĂ©es durant ces derniĂšres semaines. Le gouvernement ne fera aucune obstruction en ce qui concerne la manifestation de la vĂ©ritĂ© et de la situation de responsabilitĂ© en la matiĂšre. La justice devra et doit s’acquitter de son devoir en toute indĂ©pendance. La police fait son devoir, la justice Ă©galement doit accomplir son devoir : ce sont les piliers de la sĂ©curitĂ© nationale.

La justice ne doit pas attendre des instructions pour effectuer son travail. La police accomplit son travail de maintien d’ordre et de protection des citoyens dans le strict respect des droits. Elle doit toujours avoir pour prioritĂ© des prioritĂ©s la sĂ©curitĂ© de la population. Nous ne pouvons pas enregistrer des bavures et qu’en fin de compte, aucune responsabilitĂ© ne soit situĂ©e.

La premiĂšre rĂšgle de la relation que les populations doivent avoir avec les services de police ou les forces de l’ordre de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, est la confiance : avoir le sentiment de sĂ©curitĂ©, de protection devant un homme ou une femme qui porte l’uniforme.

Les enquĂȘtes dĂ©termineront les noms des personnes et les unitĂ©s qui sont rĂ©guliĂšrement citĂ©es dans des cas de violations de droits. Les responsables hiĂ©rarchiques de ces unitĂ©s doivent assumer leurs responsabilitĂ©s en ce qui concerne leurs obligations hiĂ©rarchiques. L’obligation hiĂ©rarchique veut dire que si des personnes sous votre commandement commettent des bavures, si vous n’agissez pas, vous ĂȘtes dans le cadre d’une complicitĂ© active ou passive. Et la loi et la justice devront s’appliquer.

Je tiens Ă  le dire ici devant tous, femmes et hommes qui portent l’uniforme et qui assument la mission de protection des citoyens, c’est avec le cƓur brisĂ© que je reçois des femmes et des hommes qui viennent me rencontrer pour dire « mon fils a Ă©tĂ© tué » ou que telle et telle chose est arrivĂ©e Ă  mon enfant parce que des Ă©lĂ©ments portant l’uniforme n’ont pas assumĂ© leurs responsabilitĂ©s rĂ©galiennes en la matiĂšre, c’est-Ă -dire d’abord protĂ©ger, protĂ©ger les citoyens.

A Taouyah, le jeune homme est restĂ© une heure sans qu’il y ait aucune assistance pour essayer de le sauver. Ceci est inacceptable. Les unitĂ©s mises en cause devront rĂ©pondre de leur forfaiture devant les structures judiciaires dignement mandatĂ©es.

Nous ne pouvons pas avoir la paix, nous ne pourrons pas avoir la sĂ©curitĂ© si l’insĂ©curitĂ© n’est pas combattue avec vigueur par l’ensemble des corps en qui la nation a beaucoup investi pour assurer la sĂ©curitĂ© de nos compatriotes.

Nous ne pouvons pas organiser l’exercice national pour la rĂ©conciliation nationale, nous ne pouvons pas mettre en exergue au niveau du CNRD la question du rassemblement si des actions qui concernent la protection de nos compatriotes ne sont pas rĂ©alisĂ©es par les services qui doivent assumer ce travail pour le compte de la nation toute entiĂšre. Je tiens Ă  ce que cela soit dit publiquement et que tout le monde fasse le nĂ©cessaire pour que la sĂ©curitĂ© de nos compatriotes soit la prioritĂ© des prioritĂ©s de nous tous. Parce que sans cela, tout ce que nous construirons n’aura pas de pĂ©rennitĂ©. Sans la sĂ©curitĂ©, sans la paix, tout est illusoire.

Mesdames et messieurs, les officiers des services de police et de protection civile, nous ne voulons pas et nous ne souhaitons pas que notre pays, comme une fatalitĂ©, sombre perpĂ©tuellement dans des sĂ©ries de crises. Les crises, il faut qu’on en sorte.

La mission des services de police, est de veiller Ă  ce qu’il y ait la sĂ©curitĂ© pour tous les citoyens et tous ceux qui rĂ©sident en RĂ©publique de GuinĂ©e.

En ce qui concerne la protection civile, il est vrai qu’il y a des lacunes, il y a des faiblesses de moyens, mais il faut fournir des efforts.

Le Gouvernement, quant Ă  lui, fournira des efforts pour que la protection civile soit mieux dotĂ©e, afin qu’elle effectue correctement son travail d’assistance aux personnes dĂ©sespĂ©rĂ©es dans le cadre d’incendies ou dans le cadre des problĂšmes qui peuvent survenir Ă  tout moment. Nous ne souhaitons pas que les citoyens appellent au secours et que les services de la protection civile dont le mandat est de porter secours aux citoyens disent : « nous n’avons pas de carburant », « nous n’avons pas ceci», « nous ne pouvons pas bouger ». Dans ce cas, les services de protection civile, ne peuvent pas assumer leur mission rĂ©galienne. C’est comme si la protection civile n’existait pas. Les faiblesses doivent ĂȘtre relevĂ©es pour qu’elles soient corrigĂ©es le plus rapidement.

En disant cela, je n’oublie pas les efforts et les sacrifices que la protection civile et les forces de l’ordre ont fournis lorsqu’il y a eu la dĂ©flagration du dĂ©pĂŽt de carburant dans la nuit du 17 au 18 dĂ©cembre 2023.

Vous avez assumé avec honneur et avec efficacité une mission essentielle qui a pu limiter les dégùts. Bravo, et la nation vous sera reconnaissante pour vos efforts et votre esprit de sacrifice. Ces efforts et ces sacrifices qui ont été consentis ne doivent pas nous amener à fermer les yeux sur les faiblesses et sur les lacunes que nous avons et que les autres compatriotes constatent.

Hier, entre Macenta et GuĂ©ckĂ©dou, il y a eu un accident. « Une crevaison plonge un camion dans le ravin ». Pour le moment, on nous dit que 16 morts ont Ă©tĂ© dĂ©nombrĂ©s. La nature de cet accident tragique indique qu’il y a des dĂ©faillances Ă  tous les niveaux de la chaĂźne.

DĂ©faillance au niveau du contrĂŽle technique, dĂ©faillance au niveau de la surveillance du trajet public pour s’assurer que les vĂ©hicules qui circulent, remplissent les conditionnalitĂ©s pour prendre des dizaines et des dizaines de personnes qu’on entasse dans les camionnettes au pĂ©ril de leur vie. Les services qui doivent s’occuper de ce secteur, que ce soit la police routiĂšre, ou la gendarmerie, doivent assumer en toute connaissance de cause, leur mission : protĂ©ger, sanctionner pour prĂ©venir les lacunes qui ont Ă©tĂ© constatĂ©es. Les dĂ©ficits d’installation de contrĂŽle technique devront ĂȘtre revus le plus rapidement possible pour mettre en sĂ©curitĂ© les usagers de la route. Les risques que nous courons lorsque la sĂ©curitĂ© n’est pas lĂ , sont grands.

Les services de renseignement intĂ©rieur doivent redoubler d’efforts pour dĂ©terminer la nature des risques, pour anticiper, pour prĂ©venir et pour qu’il y ait des mesures correctives et des actions afin d’empĂȘcher que toute vellĂ©itĂ© de dĂ©stabilisation d’une maniĂšre ou d’une autre de notre pays ne puisse rĂ©ussir. C’est la raison pour laquelle, dans une rĂ©gion troublĂ©e, avec des risques multiples, la sĂ©curitĂ© est un Ă©lĂ©ment essentiel qui doit ĂȘtre notre prĂ©occupation Ă  nous tous, ceux qui sont chargĂ©s d’y veiller, ceux qui sont chargĂ©s d’y apporter leur concours et les citoyens de maniĂšre gĂ©nĂ©rale.

Mesdames et Messieurs,

Nous ne souhaitons pas, cette fois-ci encore, que le processus de la transition soit impactĂ© nĂ©gativement par des attitudes qui risquent de discrĂ©diter la cause noble que le CNRD entend mettre en Ɠuvre pour que ce soit une transition apaisĂ©e, concertĂ©e, rĂ©ussie pour que la GuinĂ©e puisse dĂ©coller. Nous avons de sĂ©rieux problĂšmes. Nos faiblesses sont exploitĂ©es par d’autres ou par d’autres intĂ©rĂȘts pour crĂ©er des moyens, crĂ©er des tensions.

GrĂące Ă  Dieu, en ce qui concerne la desserte de d’Ă©lectricitĂ©, des efforts extrĂȘmement importants ont pu ĂȘtre rĂ©alisĂ©s et des amĂ©liorations vont ĂȘtre constatĂ©es Ă  partir d’aujourd’hui. Mais cela veut dire Ă©galement lorsque la GuinĂ©e rĂ©ussit, cela ne veut pas dire que tout le monde est content.  D’autres intĂ©rĂȘts ne veulent pas que la GuinĂ©e se relĂšve.

J’ai dit et j’ai rĂ©pĂ©tĂ© Ă  tout instant que les forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© doivent porter une attention particuliĂšre Ă  toutes les installations stratĂ©giques de la RĂ©publique de GuinĂ©e. Les installations stratĂ©giques changent de nature ce qu’on a nĂ©gligĂ© hier devient un Ă©lĂ©ment important aujourd’hui. Un pylĂŽne est aussi important que toute autre chose. Donc, revisitons la cartographie de ce qu’on peut appeler installations stratĂ©giques qui doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©es, qui doivent ĂȘtre surveillĂ©es.

Je sais que vous ĂȘtes des hommes et des femmes qui aiment leur mĂ©tier, qui s’exposent Ă  tout. Certains y laissent leur vie. C’est le sacerdoce. Notre devoir, comme le devoir de tous ceux qui portent l’uniforme, est de s’oublier lorsque la vie ou les intĂ©rĂȘts des simples citoyens sont en jeu.

Assumons cela avec honneur, fidélité et loyauté vis-à-vis de la République et vis-à-vis des citoyens de la République de Guinée.

C’est l’essentiel du message que je voulais partager avec vous ce matin. Le ministre de la SĂ©curitĂ©, en ce qui le concerne, a reçu depuis avant-hier une lettre explicitant l’essentiel des propos que je viens de tenir. Il en est de mĂȘme pour le ministre de la Justice. Et tous ceux qui sont sous l’autoritĂ© de ces deux entitĂ©s ministĂ©rielles peuvent considĂ©rer que cette lettre, ces orientations les concernent Ă©galement.

Que chacun d’entre nous assume sa responsabilitĂ© rĂ©galienne pour veiller sur les unitĂ©s qui sont sous son commandement pour que celles-ci assument et mĂšnent la politique qui consiste Ă  privilĂ©gier le respect du droit, le respect de la vie et la protection des citoyens de la RĂ©publique GuinĂ©e.

C’est l’essentiel du message au nom du GĂ©nĂ©ral Mamadi Doumbouya, PrĂ©sident de la RĂ©publique, Chef de l’État, commandant en Chef des forces armĂ©es, que je suis venu vous livrer. Merci !

La fédération nationale des BTP invite le gouvernement à promouvoir le contenu local

Le 26 avril 2024, Ă  Conakry, le Cabinet du Premier ministre a reçu la FĂ©dĂ©ration nationale des entrepreneurs des BTP de GuinĂ©e. La fĂ©dĂ©ration a sollicitĂ© auprĂšs du Chef du Gouvernement son soutien pour que les 500 entreprises membres puissent ĂȘtre impliquĂ©es dans la rĂ©alisation d’infrastructures publiques.
À la sortie de l’audience, M. Kekoura TOURE, PrĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration nationale des BTP a dĂ©clarĂ© : « Les entrepreneurs du BTP sont des acteurs clĂ©s du dĂ©veloppement socio-Ă©conomique du pays. Nous sommes venus non seulement demander le soutien du gouvernement Ă  nous impliquer dans la rĂ©alisation des travaux publics, mais aussi exprimer notre volontĂ© d’accompagner la vision de dĂ©veloppement social prĂŽnĂ©e par les autoritĂ©s Ă  travers tout le pays… Nous sommes trĂšs rassurĂ©s Ă  la sortie de cette audience et nous remercions le cabinet du Chef du Gouvernement ».